Les expressions pas piquées des hannetons

Les expressions pas piquées des hannetons

Le titre en dit long sur ce qui va suivre … Ah, les expressions françaises et leurs utilisations dans la vie quotidienne sont finalement pleines de surprises. Vous avez déjà remarqué que plusieurs d’entre elles parlent de linge ?

“Il ne faut pas mélanger les torchons et les serviettes”

Expression très entendu chez nos grands parents un peu énervés ou dans des situations qu’on ne saurait décrire. Cette phrase ne veut rien dire d’autre que de ne pas mélanger les personnes et les choses de qualité différentes … Pour l’inclusion et la tolérance on repassera. 

La question que tout le monde se pose, c’est “mais heuuuu ok mais elle vient d’où cette expression ?”. En fait, Au XVIIe siècle les bourgeois utilisaient des serviettes de tables et leur domestiques ne pouvaient toucher qu’aux torchons. Ce proverbe était alors une sorte de connotation sociale : les torchons sont les pauvres et les domestiques, les serviettes sont les bourgeois et les aristocrates. En d’autres termes, calmez-vous les pauvres et n’imaginez pas fréquenter des maîtres qui n’ont pas que ça a faire que de s’intéresser à vous. Sympa non ? 

 

“Laver son linge sale en public”

Pas plus moderne que la précédente, cette expression vient, vous vous doutez bien, de l’époque des lavoirs souvent installés au centre du village. Lieux incontournables pour les femmes de l’époque jouant un rôle social plus qu’important, ils étaient aussi et surtout très utiles au commérage. Oui oui, imaginez-vous, sans aucun réseau social, sans téléphone, sans terrasse de bar … Et bim, un lavoir pour se raconter nos vies c’est chouette non ? Historiquement, cette expression veut dire « régler ses affaires fâcheuses devant des personnes qui n’en sont pas concernées”, ou plus simplement “se disputer avec quelqu’un en public”. 

Mais qui a utilisé cette expression en premier ? On attribue souvent les mérites à Voltaire puisqu’il employait “linge sale à blanchir” pour parler des corrections de poèmes envoyées par le Roi Frédéric II de Prusse. Donc si on peut se permettre … rien à voir ! En revanche l’expression aurait été utilisée par Casanova et reprise moulte fois par Napoléon. Notre bon et grand Honoré de Balzac écrivait alors dans Les illusions perdues “Si vous vous permettez de petites infamies, que ce soit encore quatre murs. […] Napoléon appelle cela : laver son linge sale en famille”

 

“Quand la fête est passée, on a des dettes et du linge sale” 

Ce proverbe alsacien date de la seconde guerre mondiale. Proche de la frontière allemande, les alsaciens se retrouvaient parfois à faire la fête avec l’ennemi allemand. Le temps d’une soirée, pas de question de guerre – juste de la fête et de la bière ! Mais le lendemain, lorsque la fête est passée, les comptes sont rudes et les débordements visibles sur les vêtements. On n’entrera pas dans les détails … vous avez compris ! 

Pour la petite anecdote, la célèbre actrice Arletty a été accusée de collaboration après avoir entretenu des relations intimes avec des allemands. Sa réponse ne fut autre que “mon coeur est français, mon cul est international !” 

Si vous en avez d’autres, écrivez-nous, on serait ravi de les découvrir !..

Default sample caption text

Default Sample Title